Promenade hivernale

Depuis le retour du noeud situé à 10 lieues de Saint-Aignan, les journées s'étaient succédées, la monotonie coupée uniquement par les cycle du soleil et de la lune. La jeune femme s'était tenue à la disposition de l'Armée, mais l'alerte était maintenant levée, et cette mince possibilité avec elle. La dame s'était faite discrète dans le château, disparaissant, parfois des heures durant, dans son boudoir. Durant ses période, elle n'admettait personne, ne répondant aux rares questions du personnel que par un oui ou un non catégorique, souvent un non, mais sans plus. Lorsqu'elle daignait sortir de ses quartiers, la jeune femme avait les traits tirés et le teint pâle de ceux qui ne trouvent plus bien sommeil.

Revêtue d'une cape fabriquée dans une lourde étoffe qui la protégerait du froid, elle était sortie, au petit matin, se balader sur ses terres, l'air frais lui faisant du bien. Elle était descendues aux écuries, portant quelques carrés de sucre, et y avait fait le tour des box, offrant à chaque pensionnaire ce petit plaisir, joint par une caresse ici et un mot apaisant par là. Elle n'afficha aucune surprise, qu'une vague interrogation, lorsqu'elle trouva le box du fond vide. Sans doute Guy avait-il décidé, pour une raison qu'il connaîtrait mieux qu'elle, de faire sortir l'animal. L'hiver devait être rude pour eux également, et une ballade, si elle était bonne pour ses humeur, l'était sans doute pour les animaux aussi.

Ayant distribué les friandises, elle avait pris le chemin des jardins. Même en hiver, on y trouvait encore un peu de verdure, celle des connifères et de quelques arbustes persistants, que le jardinier prenait soin de mettre en valeur pour le bonheur de la jeune femme. Celle-ci retraçait le labyrhinte, réduit à un vague sentier par le froid de l'hiver, ses yeux scrutant l'horizon, y cherchant un cavalier, un messager, quiconque passerait par là.

L'ombre avait fait ce qu'elle avait à faire. Elle avait reprit le chemin, veillant à faire quelques détour, et lorsque l'encapuchonné fut certain de ne pas être suivi, il avait regagné le château, à l'aube. Il aurait été préférable d'y parvenir avant, mais à cette heure, l'ombre espérait ne trouver personne sur son chemin.

À la lisière de la forêt, le cavalier fit s'immobiliser sa monture, observant les lieux. Une figure, dans le jardin, attira son attention. L'ombre reconnut la lourde cape qui battait au vent. Il en avait déjà croisée la propriétaire. Un craquement à sa droite fit cabrer l'étalon, et l'ombre fit reculer la bête sous le couvert des arbres, attendant en silence, sans bouger quelques instants, avant de reprendre le chemin des écuries, sans ressortir à nouveau de la forêt.

La jeune femme se tenait immobile, perdue dans ses pensées. Le froid redonnait une couleur saine à ses joues, et le vent fouettait ses cheveux dénoués devant son visage. Elle était là, et ailleurs à la fois, et si on lui avait posé la question, elle n'aurait su dire ce qui lui causait si intense contemplation.

Un hennissement, au loin, fut porté par le vent jusqu'à elle, et la dame se retourna dans la direction d'où il semblait provenir, portant une main au dessus de ses yeux, à la fois pour contenir ses cheveux fous et bloquer la lumière froide du matin. À l'orée de la forêt se tenait un cavalier, sombre, maîtrisant rapidement sa monture effarouchée et disparaissant subitement, laissant à Wandrian l'impression de l'avoir imaginé. Elle regarda autour d'elle, cherchant un autre témoin à cette scène incongrue, mais nul ne semblait être présent pour avoir aperçu la forme grise. Son époux était encore à la garnison et les serviteurs, occupés à préparer le petit-déjeuner, sans doute.

Elle reporta son regard à l'endroit où avait disparu l'étrange personnage. Point de surprise ou de peur, qu'un regard interrogateur auquel elle n'obtiendrait sans doute aucune réponse. Elle ne craignait point qu'on lui fasse aucun mal. Entre elle et la forêt s'étendait le jardin, puis plus loin, le champ de blé, désolation hivernale qui ne permettait aucun camouflage. Si la créature à cheval tentait de traverser la distance qui les séparait, elle aurait tout le temps voulu pour se réfugier à l'intérieur, toutefois, personne ne semblait vouloir ressortir de la forêt.

C'est pour le mieux

Elle avait parlé à haute voix, sans l'avoir voulu.

Tadek qui comme presque toutes les nuits de ces dernières semaines rentra chez lui prendre un peu de repos que au petit matin, aperçu Wandrian dans les jardins, elle était très peu couverte et par cette température à glacer les sang, elle ne réussirai que a être malade.

Tadek se dirigea vers son épouse sans mot dire et une fois à quelques mètres d'elle, il lui dit:

Bonjour mon amour !!
Mais que fait tu dehors par cette température glaciale, tu vas être malade !!

Tadek ota son manteau et le déposa sur les épaules de sa femme tout en lui déposant un baiser délicat sur le front.

Déjà que tu n'es pas au meilleur de ta forme ces temps ici, çà n'est pas très intélligent de sortir ainsi vêtu !!
Je sais que mes abscence répété et longues depuis plusieurs semaines ne doivent pas être facile à gérer pour toi, mais l'alaerte est définitivement levé, finis les réunion de l'Etat Major jusqu'a des heures pas possible.

Allez rentrons prendre un bon petit déjeuner au chaud...

Tadek passa son bras autour de la taille de Wandrian qu isans mot dire suivait son époux vers leur demeure.

Citation :: Bonjour mon amour !!
Mais que fait tu dehors par cette température glaciale, tu vas être malade !!

Elle sursauta légèrement, ne l’ayant pas entendu s’approcher. Elle fixait toujours ce point à l’horizon ou elle avait aperçut le sombre personnage. Serrant le mantel de son époux autour de ses épaules, elle rendit en réponse à son baiser un sourire qui estompa un peu la fatigue qu’on pouvait lire dans ses traits.

Je ne sentais pas le froid sous ma cape, mais maintenant que tu le mentionnes, il est vrai qu’il serait plus prudent de rentrer au chaud.

Elle prit son bras et le suivit vers le château. Avant de tourner le coin, elle ne put s’empêcher de se retourner pour jeter un coup d’œil à la lisière de la forêt, ses délicats sourcil légèrement froncés. Aucune trace du cavalier et de sa monture. Elle se demanda un moment si elle n’avait pas rêvé son apparition, mais elle savait pertinemment que non.

Citation :: Je sais que mes absence répété et longues depuis plusieurs semaines ne doivent pas être facile à gérer pour toi, mais l'alerte est définitivement levé, finis les réunion de l'État Major jusqu'a des heures pas possible

Voilà une bonne nouvelle. Nous pourrons passer plus de temps ensemble. Je suis rarement seule, ici, avec tous les domestiques qui s’affairent dans le château, mais je crains ne pas avoir de compagnie digne de ce nom.

Ainsi l’alerte était enfin levée… Elle avait le pressentiment que ça ne saurait durer.

Les jours s’étiraient. Le solstice d’hiver étant passé, la lumière reprenait un peu plus chaque jour le dessus sur les ténèbres. Le jour s’était levé, calme et ensoleillé, et avait arraché à la jeune femme un sourire, malgré la mélancolie des derniers temps. Elle espérait qu’avec cette lumière reviendraient de meilleurs jours.

La dame était toujours aussi pâle, malgré de longues périodes passées au froid sous le ciel de Sancerre. Elle avait profité d’un moment de répit pour passer par la Cour au Gibet, en Mornay (qui selon toute indication se trouve au sud-est de Bourges… très central, très pratique!). Elle descendit de cheval dans le jardin ou son époux l’avait retrouvé quelques jours auparavant. Machinalement, elle porta son regard sur l’orée de la forêt, ou bien entendu rien ne sortait de l’ordinaire. Son cheval hennit, l’avisant qu’on venait à sa rencontre.

Vous avez bien eu ma lettre, Mathilde? Ainsi vous avez préparé ce que je vous ai demandé?

La vieille femme observait la route depuis un bon moment déjà, cherchant le cavalier qu’elle attendait. La lettre avait été courte, mais précise, et la dame de la Cour au Gibet avait donné des ordres clairs.
Mathilde s’était affairée à tout trouver et préparer, s’était empressé de coudre le vêtement demandé et avait soigneusement rempli un sachet de cuir de la substance exigée. Le tout était prêt et il ne manquait plus que le messager.

Elle fut surprise de reconnaître à l’horizon les couleurs de la dame elle-même, et descendit en tout hâte au jardin ou la cavalière s’était arrêtée, ne mettant même pas pied à terre.

Citation :: Vous avez bien eu ma lettre, Mathilde? Ainsi vous avez préparé ce que je vous ai demandé?

Voilà, ma Dame. Exactement comme vous l’avez demandé.

Elle tendit la pochette de cuir et le grand vêtement. Elle sembla hésiter un moment, puis reprit la parole.

Ma Dame, vous n’auriez pas dû venir vous-même. Un messager aurait très bien pu vous rapporter vos effets. Ça n’est pas prudent!

Wandrian pris le vêtement des mains de Mathilde et, se défaisant de son mantel, elle l’enroula autour de son corps. Elle renfila le mantel et se saisit de la pochette de cuir, qu’elle glissa dans sa poche, ou elle le retrouverait facilement.

Ne vous inquiétez pas tant, Mathilde. Pour ma part, je m’en remets au Très-Haut. J’accepte ce qu’il m’offre et je devrai vivre sans ce qu’il m’enlève.

Il était une seule chose qu’elle craignait perdre plus que toute les autres, et celle là l’inquiétait encore plus que ce qui préoccupait l’intendante. Malgré la douceur des derniers jours, son époux lui semblait de plus en plus distant, et la dame ne savait si la situation actuelle exacerberait cet écart qui se creusait un peu plus chaque jour. Elle n’avait osé en souffler mot, incertaine de la réception à laquelle elle aurait droit.

Il semble que l’armée de JackFarell n’ait point tenu la nuit. Nous serons bientôt de retour à Saint-Aignan.

D’une inclinaison de la tête, elle salua la dévouée servante et lança sa monture en direction de Sancerre ou elle rejoindrait les rangs.